Comme beaucoup d’acteurs belges parmi les plus célèbres, le destin de Fabrizio Rongione est lié à celui des frères Dardenne. Jean-Pierre et Luc ont révélé Emilie Dequenne, Olivier Gourmet, Déborah François, Jérémie Rénier, Thomas Doret, mais aussi cet Italo-Belge qui remporte à 26 ans une première Palme d’or puisqu’il interprète Riquet dans Rosetta. À l’époque il est encore au Conservatoire et ce démarrage tonitruant est déjà une consécration. Très attaché au duo, il reviendra dans trois autres de leurs œuvres: L’Enfant (deuxième Palme), Le Silence de Lorna et Le Gamin au Vélo.
Quand il n’est pas sur le plateau des frères, Fabrizio Rongione alterne le cinéma, le théâtre et la télévision. On l’a vu sur grand écran dans Le dernier gang d’Ariel Zeitoun, Ça rend heureux signé par Joachim Lafosse ou Le Parole di mio de Padre qu’il a tourné en Italie comme La Prima Linea (une coproduction des Films du Fleuve). Sur les planches, il a brillé dans C’était Bonaparte, un spectacle grandiose de Robert Hossein où il se retrouve carrément à la tête de plus de 80 acteurs. À la télévision, c’est dans des séries comme Mafiosa ou Un village français qu’il a tracé son sillon.
Dans les années 2000, on l’a également vu deux fois seul en scène, une activité qui lui va comme un gant et qui a naturellement inspiré les responsables de l’Académie André Delvaux qui cherchaient un successeur à la sautillante Helena Noguerra.
"Une fois que son nom est venu sur le tapis, plus personne n’a songé à quelqu’un autre" explique Philippe Logie qui représente Be TV dans l’Académie.
"Mon style sera différent", précise Fabrizio. "Je jouerai la connivence avec le public"
Ce plaisir de la complicité avec les spectateurs, cet amour des mots, il l’a découvert avec son premier spectacle sur scène, A Genoux, qu’il a coécrit avec Samuel Tilman, Magritte 2011 du meilleur court métrage pour Nuit Blanche avec qui il écrit d’ailleurs les textes de la prochaine cérémonie. Fabrizio est un collectif: il aime partager les expériences, confronter ses idées à celles de ses amis. Dès 2002, il crée Eklektik Productions avec Samuel, mais aussi Nicolas de Borman et Stéphane Heymans. C’est dans ce cadre qu’il va rencontrer Joachim Lafosse avec qui il écrira Ça rend heureux.
Mais la scène le tenaille et il revient se frotter au public avec On vit peu mais on meurt longtemps, un deuxième spectacle très drôle qui fera (notamment) les beaux jours du TTO.
Comme Helena Noguerra a vu sa cote grimper considérablement après son passage aux Magritte avec les deux Ducobu et le désopilant La Clinique de l’Amour, Fabrizio Rongione défraiera la chronique en 2013 puisqu’il est à l’affiche de La Religieuse de Guillaume Nicloux aux côtés de Pauline Étienne ou Pierre Nisse, un film en compétition au prochain festival de Berlin, et du drôle et tendre Une Chanson pour ma mère de Joel Franka avec Sylvie Testud, Patrick Timsit et … Dave.
