Parmi les 22 productions majoritaires, les votants ont isolé quelques favoris… mais ils ont également fait la part belle à une coproduction francophone minoritaire, initiée du côté de Zaventem par Eyeworks et coproduite par les Films du Fleuve: Marina arrive ainsi en quatrième position dans la liste des films les plus prisés des votants avec 5 nominations: meilleur film flamand, meilleurs espoirs masculin et féminin, meilleurs costumes, meilleurs décors...
Une véritable performance qui n’est pas sans évoquer celle de Rundskop il y a quelques années. Avec la même réussite sur la scène de Square ?





Mais Marina n’est bien sûr pas le long métrage qui a emmagasiné le plus de nominations. Cet honneur revient à une autre création des Films du Fleuve. Avec neuf citations, Deux Jours, une nuit s’affirme comme le favori de la manifestation, scorant dans presque toutes les catégories qui pouvaient l’accueillir: meilleur film, meilleurs réalisateurs, acteur, seconds rôles féminins… Dans cette section, elles sont même deux à avoir été retenues, toutes deux d’ailleurs déjà récompensées par le passé: Christelle Cornil (Magritte pour Illégal) et Catherine Salée (couronnée pour La vie d’Adèle). Fabrizio Rongioneest poru la première fois en course pour décrocher le Magritte du meilleur comédien dans une catégorie qui s’annonce explosive puisqu’il fera face à François Damiens dans Je fais le mort, Bouli Lanners pour Lulu femme nue et au triomphateur de l’an dernier Benoit Poelvoorde (Les Rayures du Zèbre).





Deuxième film par ordre des nominations: Pas son genre. La comédie romantique atypique de Lucas Belvaux prouve que la légèreté a sa place aux Magritte. Dans la catégorie des meilleures actrices, Émilie Dequenne déjà récompensée pour A perdre la raison et présidente de la cérémonie l’an dernier sera opposée à Pauline Étienne (Tokyo Fiancée), récompensée en 2014, mais aussi à Déborah François dans Maestro, Ben Riga dans Je te survivrai et Manah Depauw dans Welcome home.





Troisième film par ordre de nominations: La Marche de Nabil Ben Yadir figure, lui aussi, dans le quintet des films en lice pour la récompense suprême. Les votants ont retenu la force du propos et de la mise en scène, mais également la performance de deux seconds rôles marquants, venus de chez nous: Lubna Azabal et Olivier Gourmet (tous deux déjà récompensés) sont formidables dans un film choral rare où chaque comédien est vraiment mis en valeur.





Après Marina qui arrive donc en quatrième position avec ses cinq nominations, on note deux films avec quatre nominations. Deux films radicalement différents, engagés dans les Magritte de façon très différente.
L’étrange couleur des larmes de ton corps est nommé quatre fois dans les registres techniques: meilleure photo, meilleur décor, meilleur son, meilleurs costumes, ce qui est particulièrement bien vu pour ce film qui sort esthétiquement de l’ordinaire.





Henri, nommé lui aussi à quatre reprises, est par contre en lice pour le meilleur film, mais également la meilleure réalisatrice (Yolande Moreau). Ses acteurs étant essentiellement français, il est logique que son total ne soit pas plus impressionnant. Mais on se rappellera que l’an dernier, c’est un film en course dans deux catégories seulement qui a réussi le doublé : meilleur film, meilleurs réalisateurs. Ernest et Célestine évidemment. Même cas de figure, même résultat?

Aussi en compétition pour le meilleur film, Les rayures du Zèbre n’est pas repris dans la catégorie des réalisateurs. Une raison à cela: il y a cinq œuvres retenues et seulement quatre cinéastes, un choix a donc été mathématiquement opéré.




Tokyo Fiancée et Je fais le mort (coproduction minoritaire) héritent tous deux de trois nominations tandis que Tokyo Anyway classe deux de ses jeunes acteurs parmi les meilleurs espoirs potentiels. Bien joué !

Welcome Home et Je te survivrai avec deux nominations, Baby Balloon et Rosenn pour leurs délicieuses jeunes actrices, Le goût des myrtilles pour son sens de l’image et Puppylove pour sa bande-son aux petits oignons terminent la liste des films majoritaires nommés.

Avec La bûche de Noël, Stéphane Aubier et Vincent Patar récolteront-ils un Magritte du meilleur court métrage un an tout juste après avoir arraché celui du meilleur long métrage?
Il faudra pour cela qu’ils se débarrassent du court métrage qui nous représentait à Cannes en 2014, Les corps étrangers de Laura Wandel, de celui qui participait à la Cinéfondation sur la Croisette en 2013 En attendant le dégel de Sarah Hirtt et de La part de l’ombre d’Olivier Smolders, meilleur court métrage belge au FIFF.

Enfin, dans la catégorie documentaire on reparle des frères Dardenne avec L’âge de raison, un film que Luc Jabon et Alain Marcoen ont consacré à leur cinéma. Mais aussi par le biais de Benoît Dervaux leur cadreur habituel qui a signé avec André Versaille, Rwanda, la vie après.
Quand je serai dictateur de Yaël André et Waiting for august de Teodora Ana Mihai, multiprimés cette année leur mèneront la vie dure.

Nous reviendrons longuement dans les jours à venir sur chaque catégorie, une à une. Histoire de vous éclairer peut-être pour le deuxième tour de vote qui débute ce 12 janvier et se terminera le 31 à minuit.

Samedi 7 février, la cinquième cérémonie organisée au Square à Bruxelles, et animée par Charlie Dupont, sera diffusée en clair sur BeTV, puis sur TV5 Monde. Comme chaque année, la RTBF retransmettra également un résumé de la fête.