Olivier Masset-Depasse et les frères Dardenne sont des habitués des Magritte du Cinéma. Lors de la toute première édition, le premier était d’ailleurs en lice dans pas moins de 8 catégories pour son précédent long métrage,
Illégal. S’il n’avait pas remporté de statuette à titre personnel, ses actrices avaient quant à elles été récompensées, Anne Coesens du Prix de la Meilleure actrice, Christelle Cornil de celui de la Meilleure actrice dans un second rôle.
Il fait mieux encore cette année en terme de nominations, puisque
Duelles est cité à 10 reprises, dans les catégories reines du Meilleur film et de la réalisation, mais aussi dans les catégories dites techniques, soulignant ainsi l’incroyable direction artistique imaginée par le cinéaste. Et que dire de ses deux héroïnes principales, toutes deux nominées pour leur rôle… On notera qu’il s’agit de la 9e nomination dans la catégorie Meilleur film pour Versus Production, prix déjà remporté à trois reprises par la société liégeoise!
Jean-Pierre et Luc Dardenne quant à eux connaissent les honneurs de la compétition pour la troisième fois, après
Le Gamin au vélo en 2012 (8 nominations, et le Magritte du Meilleur espoir pour Thomas Doret) et
Deux jours une nuit en 2015, lauréat de 3 prix: Meilleur film, Meilleure réalisation, et Meilleur acteur pour Fabrizio Rongione.
Lauréats cette année à Cannes du Prix de la mise en scène, ils reviennent donc avec
Le Jeune Ahmed, qui empoche 9 nominations, dont 3 pour les frères, Meilleur film, Meilleure réalisation et Meilleur scénario. L’occasion d’une nouvelle nomination pour leur monteuse historique Marie-Hélène Dozo (nominée pour
Le Gamin au vélo et
Deux jours une nuit, primée en 2014 pour
Kinshasa Kids), et de braquer les projecteurs sur l’incroyable casting du film, au premier rang duquel les deux jeunes révélations, Idir Ben Addi et Victoria Bluck, mais aussi les discrets mais impressionnants Myriem Akheddiou, Claire Bodson et Othmane Moumen.
Nominé dans les catégories Meilleur film, Meilleure réalisation et Meilleur scénario, on retrouve
Lola vers la mer, le deuxième long métrage de
Laurent Micheli (
Even Lover Get the Blues était nominé en 2018 pour le Magritte du Meilleur premier film). Le film rassemble 4 autres nominations, notamment pour son héroïne, Mya Bollaers, dans la catégorie Meilleur espoir féminin, mais aussi pour ses décors, sa musique et son montage. C’est la troisième fois que Wrong Men est en lice dans la catégorie Meilleur film après
Préjudice en 2016 et
Parasol en 2017. On notera que la société est également nominée cette année pour le Meilleur court métrage de fiction avec
Lucia en el limbo et pour le Meilleur film flamand avec
Cleo d’Eva Cools!
Ce n’est certainement pas un hasard si l’on retrouve également en haut de l’affiche
Nuestras Madres, premier film de
César Díaz, qui a reçu en mai dernier la prestigieuse Caméra d’Or à Cannes… César Díaz concourt pour trois des principales catégories, Meilleur film, Meilleur premier film et Meilleure réalisation, et amène également une nomination à sa talentueuse et omniprésente chef opératrice Virginie Surdej (Magritte de la Meilleure image en 2018 pour
Insyriated, qui a également signé cette année l’image de
By the Name of Tania, retenu dans la catégorie Meilleur documentaire).
Enfin, l’invité surprise du quintet final est sans aucun doute
Seule à mon mariage, premier long métrage énergique de
Marta Bergman, sélectionné à l'ACID à Cannes 2018. Le film est logiquement nominé dans la section Meilleur premier film, mais aussi dans la catégorie Meilleur film ainsi que pour ses costumes, pensés par Claudine Tychon. Le film est produit par Frakas, qui est donc sélectionné pour la première fois dans la catégorie Meilleur Film, après avoir remporté celles du Meilleur film étranger en coproduction en 2018 avec
Grave, et du Meilleur film flamand l’année dernière avec
Girl. Frakas concourt également cette année dans les catégories Meilleur film étranger en coproduction avec
Atlantique et Meilleur court métrage de fiction avec
Bruxelles-Beyrouth!
Du côté des comédiennes, c’est le duel au sommet… Ou plutôt, le quatuor de choc! Face à face, on retrouve les deux héroïnes de
Duelles d’Olivier Masset-Depasse. Deux mères bouleversées, deux femmes en prise à la folie, deux âmes en perdition.
Anne Coesens avait reçu le tout premier Magritte de la Meilleure actrice en 2011 pour
Illégal, déjà d’Olivier Masset-Depasse, puis était de nouveau été primée en 2016 pour
Tous les chats sont gris. La même année, c’est
Veerle Baetens justement qui remportait la statuette de la Meilleure actrice pour son rôle dans
Un début prometteur. A leurs côtés, on retrouve une autre habituée de la Cérémonie,
Lubna Azabal, fidèle au rendez-vous, déjà récompensée en 2012 pour
Incendies, en 2015 pour
La Marche, et l’année dernière pour
Tueurs, nominée cette année pour
Tel Aviv on Fire. Enfin pour compléter le quatuor,
Cécile de France, incontournable, déjà nominée à 5 reprises, mais encore jamais primée, concourt cette année pour son rôle de femme qui surmonte son deuil en découvrant le chamanisme dans
Un monde plus grand.
Enfin, chez les comédiens, la casting est des plus éclectiques, puisque l’on retrouve deux « novices » de la catégorie,
Kevin Janssens, retenu pour son étonnante performance à contre-emploi dans
De Patrick, et
Marc Zinga, dense et intense dans
La Miséricorde de la Jungle, qui confirme le Prix du Meilleur espoir reçu en 2015 pour
Les Rayures du Zèbre. Face à eux, deux « poids lourds » de la compétition. D’un côté,
Benoît Poelvoorde, dont c’est la 6e nomination (il a été primé en 2014 pour
Une place sur la terre), en lice pour son rôle de vendeur de piscines dépressif accro à la natation synchronisée dans
Le Grand Bain. De l’autre,
Bouli Lanners, émouvant père déboussolé dans
C’est ça l’amour. Il a déjà remporté de nombreux Magritte du Cinéma (Meilleur, film, Meilleure réalisation, Meilleur acteur dans un second rôle), mais jamais dans cette catégorie…
La totalité des nominations est à consulter
ici.