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Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

25 janvier 2022 - 08:23:43

Meilleur court métrage de fiction 2022: les nominations

Cette année, les courts métrages de fiction se conjuguent dans tous les styles: une comédie noire, un drame adolescent, une rêverie surréaliste, un film d’horreur romantique, autant de propositions fortes et singulières qui illustrent une fois encore la grande vitalité de ce format.
Avec L’Enfant Salamandre, son film de fin d’études, Théo Degen dresse le portrait de Florian, 15 ans. Ce dernier pense pouvoir communiquer avec les morts par l’intermédiaire du feu. Cette obsession en fait la risée de son village. Un jour, à force de s’entendre dire qu’il est un monstre, Florian en devient un. L’Enfant Salamandre, qui oscille entre le conte de fées et le coming of age, nous entraine dans un monde que l’on connaît bien, celui de la campagne wallonne, pour nous en extraire et nous propulser dans un monde imaginaire que l’auteur partage avec son héros. L’Enfant Salamandre a valu à Théo Degen le Prix de la Cinéfondation à Cannes, une belle promesse d’avenir pour le jeune cinéaste. Le film est produit par les Ateliers de Réalisation de l’INSAS, déjà en lice pour ce prix en 2012 avec Dos au mur et en 2015 avec En attendant le dégel.

Flo doit partir à Marrakech pour le travail. Du coup, c’est Tom qui s’occupe de Sam, leur fils de 5 ans. Flo lui a laissé une liste de tâches à accomplir durant son absence. Malgré ça, Tom a oublié le cours de guitare de Sam. Depuis son riad, Flo l’appelle pour lui reprocher.  Tom déteste être pris en faute. Il embarque Sam. La voiture sort du garage à toute vitesse. Et… Sprötch. Tom vient d’écraser quelque chose… On retrouve dans Sprötch, court métrage en noir & blanc, sorte de comédie gore, le style si singulier de Xavier Seron, et son ironie, tour à tour tendre, mordante ou dramatique, qui surprend jusqu’à la dernière minute. Xavier Seron a déjà remporté à deux reprises le Magritte du Meilleur court métrage de fiction, pour Le Plombier et L’Ours Noir, deux films co-réalisés avec Méryl Fortunat-Rossi. Sprötch est produit par Hélicotronc (champion hors catégorie de cette section, remportée ces 5 dernières années) et Angie Productions, dans le cadre de La Belge Collection.

Maxime, jeune homme en quête de stabilité, est littéralement hanté par le fantôme de sa petite amie Hélène, décédée il y a peu. Souhaitant mettre fin à cette situation invivable, Maxime se décide enfin à rompre avec elle. Mais Hélène ne semble pas, quant à elle, prête à accepter cette décision. T’es morte Hélène débute comme une comédie, continue comme un film de fantôme plutôt fun, vire au film de zombie plus si drôle, et mute en déchirante love story. Ce dernier court métrage du prolifique Michiel Blanchart parcourt les festivals, qu’il séduit un par un grâce à sa maitrise et son audace. Le film est d’ailleurs shortlisté pour les Oscars, et les droits viennent d’être acquis par la société américaine TriStar Pictures et le fameux réalisateur Sam Raimi pour en faire un remake, version long métrage! T’es morte Hélène est produit par Daylight Films et Formosa Productions.

Dans Titan, Nathan, un jeune garçon de treize ans, s’apprête à retrouver la bande de son nouvel ami Malik pour participer à un étrange rituel. Sur un parking désert, les garçons, pressés d’être des hommes, s’entraînent, à tirer, à frapper, à gonfler les muscles. A jouer les caïds. Entre selfies travaillés et bières tièdes, Nathan veut prouver aux autres qu’il vaut au moins aussi bien qu’eux. Il guette leur reconnaissance, leur adoubement. Le film est porté avec une grâce singulière par son jeune comédien, Mathéo Kabati, désarmant de naturel. Un film fort et troublant sur l’adolescence et les injonctions à la masculinité. Grand Prix au Festival de Mons et au Brussels Short Film Festival, Titan est également produit par Hélicotronc, dont on ne rappelle plus l’impressionnant palmarès dans cette catégorie.