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Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

05 février 2012 - 10:27:22

Les Géants et Rundskop dominent les Magritte du cinéma 2012

Neige sur la Belgique et sur Bruxelles. La température est glaciale, mais la nuit scintille ce samedi 4 février 2012.

Sur le tapis bleu, les frileux se pressent pour rejoindre la douce chaleur de Square et saluer leurs pairs, de nombreux professionnels venus découvrir le palmarès de cette 2e Cérémonie des Magritte du cinéma. Chacun voulait y être, en être, et mis à part quelques personnalités retenues ailleurs, au théâtre surtout, les acteurs belges de premier plan sont tous réunis au Mont des Arts. Ils y croisent les réalisateurs, producteurs, auteurs et techniciens qui font le cinéma belge d’aujourd’hui. Certains sont anxieux. D’autres sont venus sans pression pour soutenir les nominés, et découvrir les résultats en direct. Le suspense est à son comble...

20h tapantes, la fête démarre, la liste des lauréats commence à s’égrener.
Comme dans la vie, tout commence par les meilleurs espoirs. Chez les garçons, c’est Thomas Doret, 14 ans, qui monte sur scène pour le rôle poignant qu’il a tenu dans le Gamin au vélo. De son côté, Erika Sainte remporte le Magritte du meilleur espoir féminin pour sa formidable interprétation d’une jeune femme brisée dans Elle ne pleure pas elle chante. Retenez bien les noms et visages de ces deux jeunes comédiens. On les reverra probablement souvent dans le futur!

On enchaîne avec deux récompenses techniques. Et pas des moindres: le montage et l’image!

Le Magritte de la meilleure image revient à Jean-Paul De Zaetijd pour la très belle photographie des Géants. Celui du meilleur montage à Alain Dessauvage pour son travail inventif sur Rundskop. L’occasion de constater que le blockbuster flamand jouit d’une énorme cote de sympathie au sein des professionnels de l’Académie André Delvaux. Et qu’Helena Noguerra trouve l’accent flamand sexy...

Après un Magritte d’Honneur remis à la délicieuse Nathalie Baye, place au Magritte du meilleur scénario qui revient à Michael Roskam pour Rundskop. Deux récompenses, déjà, pour notre représentant aux Oscars. Pas mal!

Retour à la technique pour le meilleur son et un premier Magritte pour La Fée! On constate avec plaisir que cette année, plus que l’an dernier, les votes ont balayé le panel des films proposés avec beaucoup d’intelligence. La meilleure musique originale est l’occasion pour les Géants de doubler la mise grâce à la très belle partition composée par Bram Van Parijs (The Bony king of nowhere).

Le meilleur acteur dans un second rôle, cette année, c’est Jérémie Renier, qui voit sa prestation dans Potiche récompensée d’un Magritte. Le premier pour ce comédien prolifique, bientôt à l’affiche de Cloclo, qu’on a de bonnes chances de revoir à l’avenir sur la scène du Square.

Après Rundskop et Les Géants, c’est La Fée qui décroche son deuxième Magritte de la soirée avec le prix du meilleur costume. Claire Dubien est l’heureuse lauréate. Le Magritte des meilleurs décors revient quant à lui à Véronique Sacrez pour son très beau travail sur le village des années 50 dans lequel se retrouve projeté le héros de Quartier Lointain.

Avec le Magritte du meilleur second rôle féminin, Les Géants reprennent une longueur d’avance grâce la victoire de Gwen Berrou, absolument glaçante face aux trois gamins du film.

Et c’est au tour de Yolande Moreau d’entrer en scène. Pas pour recevoir un Magritte mais pour récompenser le meilleur réalisateur de l’année. Et là, coup de tonnerre: c’est Bouli Lanners qui remporte la mise, portant à quatre le nombre de trophées récoltés par son film.

Le Magritte du meilleur court métrage revient à Dimanches de Valery Rosier, qui accumule les succès depuis sa sélection à la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes. Et en documentaire, c’est LoveMeatender, qui est distingué. Après Rundskop, l’Académie confirme qu’elle aime bien les histoires de viande, cette année!

Jonathan Zaccaï, lauréat du Magritte du Meilleur Acteur l’an dernier, entre alors sur scène pour distinguer la meilleure actrice de cette édition... Et c’est Lubna Azabal, lumineuse dans Incendies du réalisateur québecois Denis Villeneuve, qui remporte la mise. Un prix qu’elle dédie aux femmes du printemps arabe.

Vient ensuite le dernier né des Magritte: celui de la meilleure coproduction flamande. Rundskop partait plutôt favori dans sa catégorie. Le vote de l’Académie l’a confirmé. C’est le troisième Magritte de la soirée pour le film! "Ce prix est très important", déclare Michaël Roskam entouré de ses trois producteurs (les 2 flamands, Bart Van Langendonck et Peter Bouckaert, et le francophone, Patrick Quinet, à qui revient ce Magritte du meilleur film flamand en coproduction). "C’est la preuve que pour faire un film belge, il faut... des Belges". La salle applaudit. Ca a l’air si simple, finalement...

Mais la coproduction, ce n’est pas qu’en Belgique. Difficile, en effet, de s’en tenir à nos frontières pour récolter tous les financements nécessaires au montage des films. Nos producteurs savent donc particulièrement y faire pour se trouver des partenaires à l’étranger. Le Magritte de la meilleure coproduction étrangère n’est dès lors pas un petit prix sans importance... Et c’est aux Emotifs Anonymes, un film scénarisé par un talentueux auteur belge, Philippe Blasband, qu’il revient. Une reconnaissance aussi pour notre Benoît Poelvoorde national qui y tient un rôle très émouvant.

Et justement, qui est le meilleur acteur cette année? Anne Coesens, la lauréate la plus applaudie l’année passée pour sa formidable prestation dans Illégal, monte sur scène pour décerner le Magritte à... Matthias Schoenaerts dont l’impressionnant travail sur Rundskop n’en finit pas de susciter l’admiration partout où le film passe. Et de quatre pour Rundskop!

L’année passée, Benoît Poelvoorde avait remporté le prix du public de Ciné Télé Revue. Cette fois, c’est Virginie Efira qui monte sur scène pour lui succéder, un peu gênée de recevoir ce prix face aux 4 autres grands comédiens nominés. Elle déclare toutefois qu’elle va s’efforcer de fêter ça aussi joyeusement que ne l’aurait fait Benoît. Voilà qui place la barre plutôt haut.

Ne reste maintenant plus qu’un prix à remettre... le meilleur film. Helena ne l’a pas oublié, cette année. Elle rappelle Bertrand Tavernier sur scène, avec lui Marie Gillain, qu’il avait dirigée dans l’Appât. Quelques mots sur le cinéma belge. Annonce des nominés: trois de nos films les plus nominés concourent aux côtés de Beyond the Steppes, un "outsider" qui a marqué les membres de l’Académie lors de cette édition. Ils ouvrent l’enveloppe . Suspense... Le Magritte 2012 du meilleur film est attribué à... Et c’est Bouli Lanners qui remonte sur scène, avec ses producteurs, pour le couronnement ultime des Géants.

5 trophées au total! Un triomphe, donc, pour Bouli mais aussi pour Rundskop qui est l’autre grand gagnant de la cérémonie! Deux prix pour la Fée, un pour Quartier Lointain et un pour Elle ne pleure pas, elle chante. Le meilleur espoir masculin à Thomas Doret et aux Frères Dardenne, pour leur toujours formidable travail de découvreurs de talents et de directeurs d’acteurs. Lubna Azabal mise en lumière après une carrière déjà prolifique...

Le palmarès est varié et le pari, réussi pour l’Académie dont la mission est de mettre en lumière, de faire découvrir, de souligner la richesse et la grande diversité de notre cinéma. Merci à tous nos réalisateurs, techniciens, scénaristes et acteurs pour leur dynamisme et leur audace, qui font de grands films. Et merci aux membres de l’Académie, dont le soutien et les votes ont permis, pour la deuxième année consécutive, l’existence des Magritte du cinéma.

On est fier de vous donner déjà rendez-vous, à tous, l’année prochaine, en février, pour la 3e édition!