Pour
Duelles,
Olivier Masset-Depasse s’est attaqué à un exercice particulier, celui de l’adaptation littéraire. Capturant le suspense du thriller psychologique haletant de Barbara Abel (
Derrière la haine), il a choisi de le transposer dans les années 60, proposant ainsi un discours plein de résonance historique sur la place de la femme dans le couple et la société, et s’offrant l’opportunité de laisser libre cours à ses ambitions esthétiques proches du cinéma hollywoodien de la même période. Il a, pour se faire, collaboré avec l’auteur Giordano Gederlini, également à l’oeuvre derrière
Les Misérables de Ladj Ly, et qui devrait réaliser cette année son premier long métrage.
Avec
Le Jeune Ahmed,
Jean-Pierre et Luc Dardenne renouent avec le portrait âpre et tendu d’un jeune personnage en quête de sens, mû par une détermination hors du commun. Ils se penchent cette fois-ci sur cet âge étrange, à l’orée de l’adolescence, où tout semble définitif, et où l’engagement ne souffre pas d’hésitations. Ahmed semble imperméable au doute dans son entreprise mortifère. Quelle prise, le monde des adultes, représenté par une galerie de personnages pour beaucoup bienveillants mais impuissants, peut bien avoir sur lui ? C’est la troisième fois que les réalisateurs liégeois sont nominés dans la catégorie du Meilleur scénario original ou adaptation.
Lola vers la mer explore les relations complexes qui unissent un père désemparé et sa fille en pleine rébellion. Lola, jeune fille transgenre, a coupé les ponts avec son père, qui refuse de la voir telle qu’elle est.
Laurent Micheli emprunte la voie cahoteuse du road-movie pour forcer ces retrouvailles impossibles, et accompagner ses personnages dans une réécriture de l’histoire familiale qui leur permettra de faire la paix avec les fantômes du passé, et envisager l’avenir sereinement.
César Dìaz est né et a grandi au Guatemala. Il y a vécu les terribles conséquences de la guerre civile qui, entre 1978 et 1984, a ensanglanté le pays, et fait des milliers de morts, mais aussi de disparus. C’est la mémoire de son pays qu’il interroge à travers le destin d’Ernesto, qui oeuvre pour retrouver l’identité des victimes. Sur ce destin national, se greffe celui du jeune homme et de sa mère, emprisonnée dans les geôles de la dictature, et à travers elle, des femmes et des mères qui par leur volonté et leur capacité de résilience, tiennent à bout de bras le pays.
Nuestras Madres, premier long métrage du réalisateur (également monteur), a remporté la Caméra d’Or lors du dernier Festival de Cannes.