Très tôt attiré par la scène,
Pierre Richard (vous l’aviez reconnu, non?) débute sous la direction d’Antoine Boursiller, en jouant des œuvres de Mrozek, participe à un spectacle Baudelaire, et crée deux pièces au Théâtre La Bruyère.
Mais s’il maîtrise les textes des autres, il a également envie de se sentir plus libre : le cabaret sera sa nouvelle maison. À Paris, on le voit dans les boîtes du Quartier Latin, à L’Écluse, à la Galerie 55. À Bobino, il fait la première partie du récital de George Brassens. Il n’y chantera pas, mais y jouera des sketches qu’il a écrits avec son ami Victor Lanoux.
La télévision est alors en plein développement et Pierre Richard participe aussi à des émissions de variétés.
C’est Yves Robert qui sera le premier metteur en scène de cinéma à le remarquer : il lui confie le rôle d’un paysan parachutiste quelque peu dérangé dans
Alexandre le bienheureux. Puis Pierre Richard tourne
La Coqueluche de Christian Paul Arrighi.
La pompe est amorcée. La carrière du comédien débute en fanfare. Il retrouve ainsi Yves Robert dans
Le grand blond avec une chaussure noire,
Le retour du grand blond et
Le jumeau.
Des titres qui font tilt? Normal ! La filmographie de Pierre Richard incarne un pan complet du meilleur de la comédie francophone.
La moutarde me monte au nez, La course à l’échalote, Les rois du gag de Claude Zidi
Le jouet qui marque sa rencontre décisive avec Francis Veber avec qui lui il tournera encore
La chèvre, Les compères et
Les fugitifs.
La carapate et
Le coup du parapluie de Gérard Oury.
Mais aussi, plus tard,
Un chien dans un jeu de quilles, À gauche en sortant de l’ascenseur, Mangeclous ou
Vieille canaille…
Pierre Richard n’est bien sûr pas qu’un hilarant acteur lunaire.
Poussé par Yves Robert en personne, il s’est très tôt laissé tenter par la mise en scène et a enchaîné les succès durant toutes les années 70 :
Le distrait, Les malheurs d’Alfred, Je sais rien, mais je dirai tout, Je suis timide mais je me soigne, C’est pas moi, c’est lui…
Bien sûr, il menait la danse dans tous ses longs métrages.
Après les années 80 où il délaisse la réalisation, il reviendra derrière la caméra dans les années 90 pour deux films fort différents :
On peut toujours rêver et
Droit dans le mur.
Valenciennois d’origine, Pierre Richard, n’entretient pas qu’un rapport de proximité géographique avec la Belgique.
Il a joué dans
La partie d’échec d’Yves Hanchar (1994) et naturellement, plus près de nous dans
Les âmes de papier de Vincent Lannoo où il incarnait le voisin foutraque et enthousiaste, ami et confident, de Stéphane Guillon.
Un rôle magnifique où il alternait les scènes drôles et d’autres, chargées d’une déchirante émotion. Le chic du chic étant de passer d’un sentiment à l’autre en un clignement de cil.
L’apanage des plus grands.