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Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

31 janvier 2011 - 09:41:48

Jaco for Président !

Jaco Van Dormael et la ministre Fadila Laanan devant les objectifs, lors de la conférence de presse de présentation - © Philippe Pierquin
Pour porter sur les fonds baptismaux 1re cérémonie des Magritte, il lui fallait un parrain exceptionnel, un président qui incarne les valeurs défendues par l’organisation; les valeurs typiques de nos régions: un talent modeste, drôle, ouvert à la découverte, sympathique et prestigieux. Assez rapidement, le choix s’est porté sur Jaco Van Dormael qui, bien qu’en compétition avec Mr. Nobody, a accepté de présider la soirée.
"J’espère ne pas seulement monter sur scène pour déclarer la cérémonie ouverte", a-t-il dit en guise de boutade lors de la première conférence de presse destinée à présenter la manifestation. Jaco est, en effet, nommé en tant que meilleur réalisateur et meilleur scénariste. Son film, en lice dans la catégorie du meilleur long métrage de fiction, récolte en tout sept citations.

Il faut dire que s’il est rare sur grand écran, Jaco sait marquer les esprits. Au fer rouge. Toto le Héros, en 1991 à Cannes, remporta la caméra d’or avant de s’imposer quelques mois plus tard aux Césars dans la catégorie "Meilleur film étranger". Il remportera aussi quatre prix Joseph Plateau (un peu l’ancêtre des Magritte), plus le prix Plateau du meilleur scénario écrit entre 84 et 99, sorte de prix du millénaire. Et comme si cela ne suffisait pas, il rafla aussi quatre European Film Awards. Formidable, non ?

Cinq ans plus tard, avec Le Huitième Jour, Daniel Auteuil et Pascal Duquenne remportèrent en duo un prestigieux prix d’interprétation cannois. Nommé aux Golden Globes en tant que meilleur film étranger, Le Huitième Jour accumula encore quatre Prix Plateau.

Tout le monde connaît l’histoire: il aura fallu treize années pour que le troisième long métrage de Jaco Van Dormael, l’incroyable Mr.Nobody voit enfin le jour. Ce projet fou, doté d’un budget très imposant et porté par un prestigieux casting international a été distingué à Venise, Sitges et Stockholm. À Ostende, en septembre, Mr.Nobody a obtenu le Fonske du meilleur film belge de l’année, récompense confirmée par l’union des critiques belges en décembre. Enfin à Talin, lors de la remise des awards du cinéma européen, Mr.Nobody hérita du prix… du public. Un formidable exploit pour un film qui fut loin d’être un blockbuster.

Trois longs métrages seulement. Mais quelles œuvres ! Le palmarès se passe de commentaires et justifiait amplement que le formidable Jaco Van Dormael ouvre cette cérémonie qui devrait être la première d’une longue série.

PS. Rappelons, pour les sceptiques, que le président n’a aucune influence sur les votes des professionnels qui élisent les Magritte et que cet article a été expressément publié après la clôture du scrutin, histoire de ne pas biaiser les opinions au dernier moment.