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Les Magritte du Cinéma
14e édition - 22 février 2025

21 janvier 2025 - 11:47:35

Magritte du Cinéma 2025 : des nominations au coude à coude

Pour cette 14e édition des Magritte du Cinéma, quatre films, dont trois premiers longs métrages de fiction, mènent la danse des nominations : La Nuit se traine de Michiel Blanchart totalise 11 nominations, Amal de Jawad Rhalib et Quitter la nuit de Delphine Girard 9, et Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï en compte 8.
Au-delà du grand nombre de nominations recueillies par ces films, ce qui marque aussi, c’est la diversité des domaines dans lesquels ils excellent. Tous sont en lice pour les Magritte du Meilleur film et de la Meilleure réalisation, et sont très présents dans les catégories liées à l’interprétation, mais aussi aux autres collaborations artistiques qui font la richesse du cinéma, de l’image aux costumes, en passant par les décors, le montage ou le son.

De Michiel Blanchart, on connaissait la déjà riche carrière de réalisateur de court métrage. Son film T’es morte Hélène (nominé pour le Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2022), l’a ainsi emmené jusqu’à Hollywood, puisque le film a figuré sur la shortlist des Oscars, et ses droits ont été achetés par Sam Raimi dans l’optique d’un remake ! Son premier long métrage La Nuit se traine, thriller urbain et nocturne sous haute tension, a su conquérir le public des festivals (Prix du public à Biarritz et Rome) et des salles belges, puisque le film a rencontré près de 45.000 spectateurs en 2024. Il rassemble 11 nominations, dont celles pour le Meilleur film, le Meilleur premier film, la Meilleure réalisation ainsi que le Meilleur scénario.

Si le rôle principal de La Nuit se traine est tenu avec brio par le jeune comédien français Jonathan Feltre, on croise dans les rues de Bruxelles arpentées de nuit par le héros de nombreux acteurs belges, au premier rang desquels deux jeunes espoirs qui ont depuis fait leurs preuves, Jonas Bloquet, Magritte du Meilleur espoir en 2011 pour Élève Libre, et Thomas Mustin, Magritte du Meilleur Espoir en 2019 pour L’Échange des princesses, tous deux en lice cette année pour le Magritte du Meilleur acteur dans un second rôle. Le film fait également un carton plein dans les autres catégories artistiques, mêlant les talents nominés pour la première fois (la majorité de l’équipe son, le montage, l’image, les costumes), et les valeurs sûres comme Catherine Cosme, qui obtient ici sa quatrième nomination pour le Magritte des Meilleurs décors.

Deux autres films sont également en lice pour les Magritte du Meilleur film, de la Meilleure réalisation et du Meilleur scénario : Amal de Jawad Rhalib, et Quitter la nuit de Delphine Girard. Ces deux films totalisent 9 nominations.

Jawad Rhalib s’est fait connaître grâce à ses films documentaires engagés, qui ont tourné dans les festivals du monde entier (El Ejido, Les Damnés de la mer, Fadma, ou encore Au temps où les Arabes dansaient, lauréat du Magritte de la Meilleure musique en 2020). Avec Amal, il puise dans sa précieuse expérience documentaire pour brosser le portrait d’une enseignante qui se bat pour conserver sa liberté d’expression dans une école bruxelloise. Amal est interprétée par la toujours excellente Lubna Azabal, qui briguera à cette occasion son quatrième Magritte de la Meilleure actrice, et qui entraine derrière elle un casting fait de talents confirmés (Fabrizio Rongione, Catherine Salée) et de nouvelles têtes (Amine Hamidou, Kenza Benbouchta, Mehdy Khachachi), nominés dans les catégories Meilleurs seconds rôles et Meilleurs espoirs.

Delphine Girard revient aux Magritte du Cinéma après sa nomination en 2019 pour son court métrage Une soeur, finaliste aux Oscars en 2020, et dont Quitter la nuit est inspiré. Ce premier long métrage concourt donc pour le Meilleur premier film, et vaut à ses deux interprètes principales des nominations dans la catégorie Meilleure actrice, la troisième pour Veerle Baetens (déjà primée en 2016 pour le bien nommé Un début prometteur, et en 2020 pour Duelles), et la première pour Selma Alaoui, qui fait d’ailleurs également partie des Révélations 2025 des Césars pour ce rôle. La direction artistique du film est largement mise en lumière, puisque l’on y retrouve la talentueuse décoratrice Ève Martin, primée en 2023 pour Close et en 2024 pour Augure, la directrice de la photographie Juliette Van Dormael, et le monteur Damien Keyeux, déjà deux fois récompensé.

Un autre premier long métrage de fiction tire largement son épingle du jeu avec 8 nominations. Il s’agit de Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, qui est loin d’être une inconnue aux Magritte du Cinéma, puisqu’elle a remporté le prix du Meilleur documentaire en 2020 pour Petit Samedi. Sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes où il a remporté le Prix du Jury, le film met en scène un frère et une sœur qui vivent leur dernier été avant d’entrer dans la vie adulte. Frère et sœur à la vie et à l’écran, Makenzy et Purdey Lombet sont en lice pour le trophée du Meilleur espoir. Il pleut dans la maison est en lice pour les Magritte du Meilleur film, du Meilleur premier film, de la Meilleure réalisation, de la Meilleure image et des Meilleurs décors, et vaut également une nomination à Louise Manteau dans la catégorie Meilleure actrice dans un second rôle. Notons que le film est produit par Michigan Films, qui place une deuxième production dans la catégorie Meilleur premier film (Camping du lac d’Eléonore Saintagnan) ainsi que Les Miennes de Samira El Mouzghibati dans la catégorie Meilleur documentaire.

On retiendra par ailleurs le retour en compétition de deux cinéastes déjà largement primés aux Magritte du Cinéma. Xavier Seron défendra Chiennes de vie, dont le casting est largement mis à l’honneur : Jean-Jacques Rausin et Arieh Worthalter, tous deux anciens lauréats, brigueront le Magritte du Meilleur acteur, tandis que Mara Taquin sera en lice pour celui du Meilleur espoir. Il récolte également des nominations pour le Meilleur scénario, les Meilleurs costumes et le Meilleur son. Une part manquante de Guillaume Senez concourra quant à lui pour le Meilleur son et les Meilleurs costumes, ainsi que pour le Meilleur montage (Julie Brenta a déjà été primée pour les deux précédents films du réalisateur), et surtout, pour le Magritte du Meilleur film.

On l’a vu, de nombreux interprètes habitués des Magritte seront en lice cette année. On ajoutera à ceux déjà cités : Benoît Poelvoorde, qui défendra ses chances à la fois dans la catégorie Meilleur acteur pour L’Art d’être heureux de Stefan Liberski, et dans celle du Meilleur acteur dans un second rôle pour L’Amour ouf de Gilles Lellouche ; l’incontournable Bouli Lanners, en lice pour le prix du Meilleur acteur pour son interprétation de José Bové dans Une affaire de principe ; et l’une des stars incontestées des Magritte du Cinéma depuis leur création, Emilie Dequenne, qui pourrait devenir (comme Lubna Azabal) l’actrice la plus primée de l’histoire de la Cérémonie si elle remporte la statuette de la Meilleur actrice pour TKT de Solange Cicurel. 2025 sera-t-elle une année record?

La totalité des nominations est à retrouver sur le site.