ACTUALITÉS

Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

20 février 2023 - 17:46:33

Magritte des Meilleurs décors 2023: nominations

Des vastes étendues écossaises balayées par les vents de \"Nobody Has to Know\" au club déserté et écrasé sous le soleil de Lanzarote de \"Rien à foutre\", en passant par les décors mouvants au fil des saisons de \"Close\", les émotions des personnages se reflètent à l’infini dans les décors des films cités cette année pour le Magritte des Meilleurs décors.


Close de Lukas Dhont suit la douloureuse sortie de l’enfance de Léo et Rémi. Trois lieux cristallisent leur évolution: la ferme des parents de Leo, avec ses champs de fleurs, qui symbolise le cycle des saisons et l’évolution du parcours de Leo; la maison toute vitrée et ouverte sur l’extérieur de Rémi et sa famille, mais dont l’intérieur portera les stigmates du drame; et l’école, lieu de toutes les tensions, du brouhaha auditif et affectif, des questions sans réponses et des grandes et petites trahisons. Eve Martin, déjà nominée en 2016 pour Je suis mort mais j'ai des amis, a pensé ces espaces, et mis son talent, également remarqué dans Filles de joie notamment, au service des affres de Leo et Rémi.


Alors qu’ils avaient jusqu’ici exploré ensemble la magie des forêts du Luxembourg, des vallées wallonnes, ou encore des plaines de la Beauce, Paul Rouschop, Julien Denis et Bouli Lanners se sont envolés pour l’Écosse, et ont choisi plus spécifiquement l’île de Lewis pour Nobody Has to Know, romance venteuse où le feu couve sous la glace. C’est toute une communauté, très fermée, autour de Millie et Phil, qu’il a fallu loger et dont il a fallu abriter les réunions et les prières. Il s’agit de la quatrième nomination de Paul Rouschop, qui accompagne le cinéaste liégeois depuis ses débuts. Il a d’ailleurs déjà remporté la statuette en 2017 pour Les Premiers les derniers.



Dernière nominée de la catégorie, déjà en lice pour Les Intranquilles de Joachim Lafosse l’année dernière, Anna Falguères a dû imaginer les lieux qui génèrent ou soulagent l’ultra-moderne solitude de Cassandre, l’hôtesse de l’air désenchantée de Rien à foutre. De la cabine de l’avion low cost à la maison familiale où erre le fantôme de la mère disparue brutalement, en passant par les bureaux où l’on forme la petite armée d’employés obéissants ou encore le club hôtel désertique où ils sont logés entre deux missions, la cheffe décoratrice a dû exploiter les décors naturels pour les mener vers la fiction, et épouser les états d’âme et la transformation de Cassandre.