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Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

04 mars 2023 - 23:17:02

Bouli Lanners et « Close » grands vainqueurs des Magritte du Cinéma 2023

6 ans après son triomphe pour Les premiers les derniers, Bouli Lanners signe son grand retour aux Magritte du Cinéma où il remporte les prix du Meilleur film et de la Meilleure réalisation pour « Nobody Has to Know » et le prix du Meilleur acteur pour « La Nuit du 12 ». De son côté, « Close » de Lukas Dhont remporte 7 statuettes.
2022 a été une année exceptionnelle pour le cinéma belge, et cette 12e édition des Magritte du Cinéma a contribué à mettre en lumière l’incroyable diversité de la production. Les jeunes auteurs, emmenés par Lukas Dhont, Emmanuel Marre et Julie Lecoustre figurent en bonne place dans le palmarès, qui vient confirmer la place à part qu’occupe Bouli Lanners dans la cinématographie nationale.

Au printemps dernier sortait Nobody Has to Know, cinquième long métrage de Bouli Lanners en tant que réalisateur. Le cinéaste changeait de ton et de genre, s’expatriait sur l’île de Lewis en Ecosse pour livrer une histoire d’amour étonnante et délicate. Cette audace vaut au Liégeois de remporter deux des prix les plus attendus de la soirée, ceux du Meilleur film et de la Meilleure réalisation, prix qu’il avait déjà gagnés en 2012 pour Les Géants, et en 2017 pour Les Premiers les derniers.

Le film est produit par Jacques-Henri Bronckart pour Versus production, qui empoche là son 5e Magritte du Meilleur film, après 11 nominations, rien que ça! La société liégeoise était particulièrement à la fête, puisqu’elle décroche également pour la 4e fois après Kid, Home et De Patrick le prix du Meilleur film flamand pour Close (dont elle est coproductrice, avec la société flamande Menuet, qui est la productrice principale) et pour la première fois le prix du Meilleur film étranger en coproduction pour La Nuit du 12 (déjà lauréat de 5 César la semaine dernière).

C’est d’ailleurs ce film qui vaut à Bouli Lanners son autre grand prix de la soirée, celui du Meilleur acteur, pour sa performance bouleversante dans le film de Dominik Moll. Il y incarne un policier aux prises avec une enquête qui piétine sur un féminicide, et une vie sentimentale en friche. C’est la deuxième fois que Bouli Lanners reçoit cette distinction (après sa victoire en 2020 pour C’est ça l’amour). Notons également que cette même prestation lui a valu la semaine dernière son tout premier César!

Cette 12e édition était donc celle de l’acteur/ réalisateur liégeois, mais aussi celle d’un jeune cinéaste gantois qui semble décidément faire l’unanimité, Lukas Dhont. Alors qu’il participera le week-end prochain à la grand messe du cinéma mondial à Hollywood, et après avoir illuminé le dernier Festival de Cannes, son deuxième long métrage Close a mis les votants de l’Académie André Delvaux d’accord en décrochant pas moins de 7 prix ce soir. Il faut dire que malgré son jeune âge, Lukas Dhont avait déjà fait sensation aux Magritte du Cinéma en 2019 avec son premier long métrage, Girl, qui lui avait valu 4 prix dont ceux du Meilleur film flamand et du Meilleur scénario, qu’il gagne à nouveau à l’occasion de cette 12e édition.

L’interprétation de Girl avait également marqué les esprits (Meilleur acteur, et Meilleur acteur dans un second rôle). C’est à nouveau le cas cette fois-ci, puisque le jeune Eden Dambrine, qui porte avec grâce le film sur ses frêles épaules remporte le prix du Meilleur espoir masculin, tandis que Igor Van Dessel se voit octroyer celui du Meilleur acteur dans un second rôle. Le prix de la Meilleure actrice dans un second rôle est attribué à l’incroyable Emilie Dequenne, qui devient la comédienne la plus primée de l’histoire des Magritte du Cinéma après avoir reçu à trois reprises le trophée de la Meilleure actrice pour A perdre la raison, Pas son genre et Chez nous.

La direction artistique de Close a aussi été saluée, puisque le film vaut le prix de la Meilleure image au chef opérateur Frank van den Eeden (présent sur tous les fronts cette année puisqu’il a également signé la photographie de Nobody Has to Know et Animals de Nabil Ben Yadir!), et celui des Meilleurs décors à Ève Martin, primée pour la première fois après avoir été nominée en 2016 pour Je suis mort mais j’ai des amis.

Un autre film a fait forte impression par sa direction artistique naturaliste et instantanée, celle de Rien à foutre d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. En effet, le film, qui comptait 9 nominations, reçoit le prix des Meilleurs décors pour Prunelle Rulens. Il obtient également le prix du Meilleur montage pour Nicolas Rumpl, qui gagne donc à nouveau le trophée après avoir été salué l’année dernière pour Un monde de Laura Wandel.

Rien à foutre gagne également le très convoité prix du Meilleur premier film, confortant ainsi les espoirs placés en Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. Il s’agit du premier Magritte pour Wrong Men et son producteur Benoît Roland, déjà nominé à de nombreuses reprises dans cette catégorie comme dans d’autres, venant ainsi confirmer le statut de la jeune société dans le paysage audiovisuel belge.

Un autre prix très attendu de la soirée était celui de la Meilleure actrice. Il est revenu à Virginie Efira qui partait favorite après avoir reçu le week-end dernier pour ce même rôle son premier César après 5 nominations. Elle remporte ainsi son deuxième Magritte de la Meilleure actrice après celui reçu en 2017 pour Victoria de Justine Triet.

Côté relève, le Magritte du Meilleur espoir féminin a été remis à Sophie Breyer, découverte par beaucoup dans La Trêve, et qui brillait cette année en haut de l’affiche de La Ruche de Christophe Hermans. Un prix qui vient s’ajouter aux récompenses déjà accordées à la jeune comédienne aux festivals de Rome et de Mons.

Le cinéma se joue aussi à l’audition. Le prix du Meilleur son a été remis à François Aubinet, Mathieu Cox, Pierre Mertens, David Vranken et Philippe Van Leer pour leur travail sur Animals de Nabil Ben Yadir, qui ont sans conteste contribuer à faire ressentir le caractère atrocement oppressant du drame mis en scène par le film.

Le prix de la Meilleure musique a quant à lui été remis à Hannes de Maeyer et Aboubakr Bensaihi qui ont imaginé avec la chanteuse Oum la bande originale de Rebel d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, où la musique, le rap, le chant et la danse jouent un rôle prépondérant.

Les Magritte du Cinéma sont aussi l’occasion de mettre en lumière les talents œuvrant dans le domaine du court métrage, sous toutes ses formes. Trois prix sont ainsi remis à ce format souvent précurseur, qui ose toutes les audaces, et se caractérise par sa liberté et sa créativité. Le Magritte du Meilleur court métrage de fiction est revenu à Ma Gueule du comédien Grégory Carnoli dont c’est le premier film en tant que cinéaste, co-réalisé avec Thibaut Wohlfahrt, et produit par Big Trouble in Little Belgium. Le prix du Meilleur court métrage d’animation a été attribué à Câline de Margot Reumont - qui concourait également aux César la semaine dernière, produit par Zorobabel. Enfin, le Magritte du Meilleur court métrage documentaire a été attribué à Arbres de Jean-Benoit Ugeux, qui s’était déjà distingué aux Magritte du Cinéma comme comédien en recevant en 2017 le prix du Meilleur acteur dans un second rôle pour Le Fidèle. Notons que le film a également reçu le Bayard d’or du court métrage au Festival de Namur.

Last but not least, le prix du Meilleur documentaire était particulièrement disputé, rassemblant aussi bien des cinéastes rompus à l’exercice que de jeunes autrices prometteuses. C’est Laure Portier qui a remporté le Magritte du Meilleur documentaire pour son film Soy Libre découvert à l’ACID à Cannes, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont pour Need Productions.

Cette 12e édition des Magritte du Cinéma était présentée en direct du Théâtre National Wallonie-Bruxelles par Patrick Ridremont. La Présidence de cette soirée d’exception était confiée à la magnifique comédienne belge Lubna Azabal. Le Magritte d’honneur était cet année remis à l’autrice, réalisatrice et comédienne française Agnès Jaoui.

Retrouvez les films lauréats lors de la Tournée des Magritte du Cinéma, qui aura lieu en mars et en avril dans les centres culturels et cinémas de proximité de Bruxelles et de Wallonie. Plus d’infos sur le site: www.latourneedesmagritteducinema.be

Le palmarès en détail

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM

Nobody has to know de Bouli Lanners, produit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production) 


MAGRITTE DU MEILLEUR PREMIER FILM

Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, produit par Benoit Roland (Wrong Men) 


MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION

Bouli Lanners pour Nobody has to know

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM FLAMAND

Close de Lukas Dhont, produit par Dirk Impens (Menuet), Michiel Dhont et coproduit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production) 


MAGRITTE DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION

Lukas Dhont et Angelo Tijssens pour Close

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION

La nuit du 12 de Dominik Moll, coproduit par Jacques-Henri Bronckart et Gwennaëlle Libert (Versus production) 


MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE

Virginie Efira dans Revoir Paris

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR

Bouli Lanners dans La nuit du 12

MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

Emilie Dequenne dans Close

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

Igor Van Dessel dans Close

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

Sophie Breyer dans La ruche

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

Eden Dambrine dans Close

MAGRITTE DE LA MEILLEURE IMAGE

Frank van den Eeden pour Close

MAGRITTE DU MEILLEUR SON

François Aubinet, Mathieu Cox, Pierre Mertens, David Vranken, Philippe Van Leer pour Animals

MAGRITTE DES MEILLEURS DÉCORS

Eve Martin pour Close

MAGRITTE DES MEILLEURS COSTUMES

Prunelle Rulens pour Rien à foutre

MAGRITTE DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

Hannes De Maeyer, Oum et Aboubakr Bensaihi pour Rebel

MAGRITTE DU MEILLEUR MONTAGE

Nicolas Rumpl pour Rien à foutre

MAGRITTE DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE

Soy libre de Laure Portier, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont (Need 
Productions) 


MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

Arbres de Jean-Benoît Ugeux, produit par Julie Frères (Dérives) et Jacqueline Siret (Apoptose) 


MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DE FICTION

Ma gueule de Grégory Carnoli et Thibaut Wohlfhart, produit par Laurence Denhaerinck et Benjamin Viré (Big Trouble in Little Belgium) 


MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION

Câline de Margot Reumont, produit par Delphine Renard, Delphine Cousin, Justine Paulus (Zorobabel)

MAGRITTE D’HONNEUR

Agnès Jaouii