La prestation décalée, jouette et dynamique du maître de Cérémonie Charlie Dupont n’est bien sûr pas étrangère. Le Tournaisien-Ucclois, citoyen du monde et de Paris a magnifiquement pris la relève de la fofolle Helena Noguerra et du très ricain Fabrizio Rongione dans son style à lui : décontracté, comme s’il s’amusait en direct de sa salle de bains, mais avec ce petit plus glamour qui n’appartient qu’à lui. Avec lui, on a bien ri hier et c’est déjà une très bonne chose.
D’autant que pour titiller les zygomatiques, François Damiens,Président de la soirée, était lui aussi en toute grande forme.
(Toutes les photos par Julien Kermode/Cinevox 2015)
En France, il surfe même ces derniers mois sur une charliemania qu’il prend avec son habituel détachement ironique.
Ce jeune quadra à la moustache frémissante et à l’humour imprévisible se transformera samedi en MC, maître de cérémonie de la 5e édition des Magritte du Cinéma.
Seules deux récompenses échappent à cette procédure.
D’abord, le Magritte du Premier film qui est désigné par un vote du public. Ensuite, le Magritte d’honneur.
Chaque année, le Conseil d’Administration de l’Académie André Delvaux attribue à une personnalité du cinéma belge ou international un Magritte d’honneur. L’ambition est de lui rendre hommage pour son apport précieux à l’histoire du 7e art.
André Delvaux fut le premier à recevoir cette récompense, à titre posthume. Nathalie Baye, Costa-Gavras et Emir Kusturica lui succédèrent.
Cette année, l’Académie a choisi de mettre en évidence un des plus grands acteurs comiques toujours vivants, véritable icône pour tous ceux qui ont été baignés par le cinéma français des années 70 et 80.
Tour à tour Le Grand Blond, François Perrin ou François Pignon, il incarne la fragilité maladroite, la bonhomie distraite. Il est le loser magnifique, l’antihéros parfait.
Au cinéma, Benoit Poelvoorde incarne cet esprit depuis 25 ans. Même s’il épouse parfois des rôles plus sérieux ou tendres, il revient régulièrement à ses fondamentaux. La preuve avec son personnage de José Stockman dans Les rayures du zèbre qui lui vaut cette année une nomination pour le Magritte du meilleur acteur.
Dans cette catégorie il fera face à François Damiens qui, à bien ses égards, évoque son excellent pote namurois.
François est arrivé plus tard que Benoit au cinéma. Il est aussi onze ans plus jeune que lui. Les deux destins sont donc encore plus parallèles qu’on le pense au premier regard.
À qui? Les pronostics sont ouverts et les bookmakers peuvent affûter les cotes puisque l’Académie André Delvaux vient de dévoiler les artistes et films nominés pour cette grande soirée.
Le premier tour de scrutin qui s’est achevé le 31 décembre à minuit a mis en avant quelques films qui devraient nous offrir un formidable suspense lorsque François Damiens déclarera ouverte cette cinquième cérémonie sur la scène de Square. La soirée s’annonce excitante.
On pouvait sans doute le pressentir, mais ce n’était pas inscrit dans le marbre. Avec ses trois nominations, Ernest et Célestine n’apparaissait pas forcément comme le favori des Magritte 2014 qu’il a finalement marqué de son empreinte.